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BERNARD NOËL né le 19/11/1930 à Sainte-Geneviève-sur-Argence (Aveyron) (2021) est un poète, écrivain, essayiste et critique d'art français.

Son amitié pour les peintres et son goût pour la peinture le conduisent à collaborer à la réalisation de très nombreux livres d'artistes et, plus récemment, à en illustrer lui-même certains.


Saluée, entre autres, par Louis Aragon, André Pieyre de Mandiargues, Yves Bonnefoy, Claude Esteban, Michel Polac, Philippe Sollers, Jacques Derrida et Maurice Blanchot, l'œuvre de Bernard Noël fait de la poésie son principe unificateur.

Il dirigea la collection Textes chez Flammarion dans laquelle furent publiés Claude Ollier, Marc Cholodenko, Jean-Claude Montel, William Carlos Williams, ou encore E. E. Cummings.

Prix littéraires
Prix Antonin-Artaud pour La Face de silence (1967)
Prix Guillaume-Apollinaire pour Treize cases du je (1976)
Grand prix de poésie de la SGDL pour l'ensemble de son œuvre (1983)
Prix France Culture pour Journal du regard (1988)
Grand prix national de la poésie (1992)
Prix Robert-Ganzo de poésie pour son œuvre et son livre Les Plumes d'Éros (2010)
Prix international de poésie Gabriele d’Annunzio (2011)
Grand prix de poésie de l'Académie française (2016)

Parution récente
Bernard Noël. Un nous de lumière : Manoir des livres, Lucinges, 2022-2023

C'est le long d'une vie que l'on cheminera ici, déployée et pour ainsi dire étirée en lumière, au sens que disait l'étymologie d'enluminure. Dans le même temps a surgi ce très beau titre, L'oeil écoute, emprunté à Paul Claudel - titre qu'affectionnait particulièrement Bernard Noël - comme un fil d'évidence qui, en se déroulant, permettrait d'en tenter une approche.

Bernard Noël a toujours manifesté une profonde attention à l'Autre, aussi bien sur le plan de l'humain qu'au sein de son oeuvre. Ainsi, Bernard Moninot a dit de lui qu'« il était de ces êtres dont la rencontre de manière inconsciente pouvait avoir des conséquences importantes sur le devenir de votre vie et sur la conduite de votre travail ».

Pour commencer, l'ont touché au plus haut point les anonymes : il a écrit sur les ouvriers verriers, les travailleurs sans qui, par exemple, un journal comme Le Monde ne saurait exister, a ramené au jour quantité d'exclus ou de vies dites minuscules, comme en témoigne son Dictionnaire de la Commune, et ce n'est pas un hasard, car sa réflexion a toujours considéré l'expression du corps comme inséparable du corps social auquel il appartient, que ce soit sous l'angle des stigmates exercés sur lui par la domination ou bien celui de l'ingéniosité de ses ressources de résistance ainsi que l'intelligence, à travers les âges, des gestes retransmis, recréés. Éliane Kirscher

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