Alain Freixe - Valberg les 29-30 octobre 2021
J’étais le premier au rendez-vous. J’attendais.
Je savais que la rencontre serait singulière. Le risque de toute rencontre, c’est que le déterminant ne s’élide et que l’apostrophe non seulement le détache mais le rejette jusqu’à l’accoupler au nom rencontre pour en dire le ratage. Dans la rencontre, ils seraient passés sans se voir, ni s’adresser la parole, chacun étant à ses affaires.
Je savais et armé d’une ardente patience, j’attendais l’arrivée et l’entrée en scène des images de Bernard, allaient – elles faire réplique à mes mots ? La justesse de l’écoute et la connivence des réponses de Bernard me jetèrent dans un grand trouble.
La traduction plastique que fit Bernard de ses impressions et sensations de lecture, l’à-propos de sa traduction du silence dans lequel baigne ma voix d’encre m’a jeté entre noir et lumière, ce fut comme un cri dans les yeux. Mais notre duo n’aurait pas été possible sans Françoise qui la première a levé les mots du poème sur la page. C’est elle qui a déterminé le lieu même où devait avoir lieu le rendez-vous et la rencontre possible. C’est elle qui par ses choix (format, caractères, lettrines, jeu du romain et de l’italique, blancs…) a fait de l’espace du livre un territoire réceptif.
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